dimanche 8 février 2015

Chronique d'une semaine ordinaire, du 1er au 6 février 2015

Voir avec soulagement le mois de janvier prendre la poudre d’escampette. 
Se dire que février ne pourra être pire. Se dire surtout que quoi qu’il arrive on appliquera la méthode « je reste optimiste » pour – au moins – les vingt-huit prochains jours.
Se lever ce premier février.
Constater qu’il neige sur Bruxelles, cette neige tant détestée.
Appliquer la méthode « je reste optimiste » : « Au moins ici, elle ne tient pas, c’est pas comme si j’habitais dans les Alpes. »
Passer sa journée à vaquer à diverses tâches plus ou moins importantes.
Souhaiter une bonne soirée à Compagnon Cuisinier qui s’en va travailler.
Se remettre les lunettes sur le nez et les doigts sur le clavier pour avancer quelque dossier inachevé.
Sentir une vague odeur de brûlé.
Avoir une pensée émue pour Compagnon Cuisinier qui a pris la peine de nous mijoter un petit plat avant de partir travailler, mais qui a oublié de nous en informer.
Jeter le petit plat mijoté cramé.
Nettoyer la casserole.
Se préparer des coquillettes et un œuf au plat.
Appliquer la méthode « je reste optimiste » : « C’est très bon, finalement les coquillettes avec un œuf au plat, on a tort de négliger ainsi les mets simples de notre enfance.
Aller se coucher.
Passer une moitié de la nuit à grelotter, l’autre à transpirer.
Se réveiller avec 39° de fièvre et la gorge qui fait mal à hurler. 
Se lever péniblement, ramper jusqu’à la salle-de-bains, constater dans le miroir l’étendue des dégâts.
Appliquer la méthode « je reste optimiste » : « Je sais ce que c’est, c’est une angine blanche, j’en ai déjà eu, il s’agit de prendre des antibiotiques, de serrer les dents pendant vingt-quatre ou trente-six heures et ça ira mieux. »
Récupérer une ordonnance, des antibiotiques et se remettre au lit.
Transpirer grelotter transpirer grelotter transpirer grelotter transpirer grelotter…
Rien manger.
Laisser trois jours de demi-conscience passer.
Se dire que tout de même des antibiotiques qui ne font pas effet au bout de trois jours, c’est suspect.
Se réveiller au matin du quatrième jour la gorge tellement gonflée qu’on peine à respirer.
Retourner en urgence chez le médecin qui nous apprend que « pas de bol, la souche doit être résistante à l’antibiotique qu’on vous a prescrite. »
Sortir du cabinet, les jambes en coton et la tête qui tourne avec une nouvelle ordonnance pour de la pénicilline à dose de cheval.
Appliquer la méthode « je reste optimiste » : « Cette fois c’est sûr ça va fonctionner ».
Se demander pourquoi les pharmaciens fabriquent des cachets gros comme des pavés pour soigner un mal de gorge.
Pleurer de douleur en avalant le premier comprimé.
Se réveiller le lendemain matin et constater que oh miracle la fièvre est enfin presque tombée et que la gorge a un tout petit peu dégonflé !

Se demander tout compte fait si vraiment février vaudra mieux que janvier.

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